Wabi-Sabi: A poetry of time
« La réponse réside à mon avis dans la façon dont Shakespeare approche la beauté en général en fonction non pas de ses causes, mais plutôt de ses effets. Ce qui intéresse le dramaturge anglais, à vrai dire, ce n’est pas le caractère objectif de la beauté, ce qui la constitue, mais bien sa dimension subjective, ce qu’éprouve celui qui la contemple » (Mustapha Fahmi, 60, 2018)
Imperfection, singularité. Accepter l’impermanence de la matière. Une sensibilité qui permet de saisir l’essence de ce qui nous entoure. S’éloigner des critères de beauté existants, voir refuser entièrement ces diktats standardisant. Quiétude, sobriété. Préférer le particulier et l’irrégularité pour, comme le suggérait Shakespeare, contempler en toute humilité la dimension subjective des choses. Éprouver plutôt qu’observer froidement. Voilà, en partie, ce que propose de faire le Wabi-Sabi.
Le designer et antiquaire Axel Vervoordt est l’un de ceux qui cherchent à créer des espaces reflétant cette philosophie. Il met en scène la matière; celle qui s’imprègne irréversiblement du passage du temps. Mélancolique parfois. Il s’éloigne des intérieurs « préfabriqués » et propose plutôt des atmosphères dans lesquels transcende la dualité entre délicatesse et rusticité. L’irrégularité et l’imperfection deviennent alors la source d’une véritable poésie : simple et singulière.
Photo 1 à 4: https://www.axel-vervoordt.com/
Photo 5 à 8: https://fmalebureau.com/artist/laziz-hamani
Photographie: Laziz Hamani